L’anorexie nerveuse, communément appelée simplement anorexie, est un trouble alimentaire grave dans lequel une personne adopte des méthodes malsaines et extrêmes pour perdre du poids ou éviter d’en prendre.
Il existe deux types de troubles : le type restrictif et le type d’hyperphagie boulimique ou de purge.
Ceux ou celles souffrant d’anorexie restrictive contrôlent leur poids en limitant leur consommation d’aliments, tandis que les personnes souffrant d’anorexie par excès alimentaire ou par purge expulsent ce qu’ils ont mangé en vomissant ou en prenant des médicaments comme des laxatifs ou des diurétiques.
Une variété complexe de facteurs influence le développement de l’anorexie. Les raisons du développement de l’anorexie peuvent varier d’une personne à l’autre et peuvent inclure la génétique, les traumatismes passés, d’autres problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression.
Les personnes les plus à risque de développer l’anorexie sont les adolescentes et jeunes adultes, bien que les hommes et les femmes plus âgés soient également à risque.
L’anorexie n’est habituellement pas rapidement diagnostiquée parce que les personnes atteintes d’un trouble de l’alimentation ne savent généralement pas qu’elles en souffrent, et ne savent pas qu’elles peuvent alors demander d’aide.
Il est également courant que les personnes atteintes d’anorexie soient réservées et ne discutent pas de leur alimentation ou de leur image corporelle, ce qui rend difficile pour les autres de remarque les symptômes.
Aucun test ne peut à lui seul identifier ce trouble, car de nombreux facteurs doivent être pris en compte pour poser un diagnostic formel.
Voici cependant, 9 signes et symptômes courants d’anorexie :
1. La purge pour le contrôle du poids
La purge est une caractéristique commune de l’anorexie. Les comportements de purge comprennent les vomissements auto-induits et la surconsommation de certains médicaments comme les laxatifs ou les diurétiques. Il peut également inclure l’utilisation de lavements.
L’anorexie de type boulimique/purge se caractérise par des épisodes d’excès alimentaires suivis de vomissement auto-induits.
L’utilisation de grandes quantités de laxatifs est une forme de purge. Ces médicaments sont pris dans le but de diminuer l’absorption des aliments et d’accélérer le vidage de l’estomac et des intestins.
De même, les diurétiques sont souvent utilisés pour augmenter la miction et réduire la quantité d’eau corporelle afin d’abaisser le poids corporel.
Une étude portant sur la prévalence de la purge chez les patients souffrant de troubles de l’alimentation a révélé que jusqu’à 86% d’entre eux ont utilisé des vomissements provoqués par eux-mêmes, jusqu’à 56% des laxatifs et jusqu’à 49% des diurétiques consommés.
La purge peut entraîner de nombreuses complications graves pour la santé.
2. L’obsession de l’alimentation, des calories et des régimes
L’anorexie se caractérise par un souci constant de l’alimentation et une surveillance étroite de l’apport calorique.
Les personnes atteintes d’anorexie peuvent noter tous les aliments qu’elles consomment, y compris l’eau. Parfois, elles peuvent même mémoriser le contenu calorique des aliments.
L’inquiétude face à la prise de poids contribue à l’obsession de la nourriture. Les personnes atteintes d’anorexie peuvent réduire considérablement leur apport calorique et pratiquer des régimes extrêmes.
Certains peuvent éliminer certains aliments ou des groupes d’aliments entiers, comme les glucides ou les lipides, de leur alimentation.
Si quelqu’un restreint sa consommation d’aliments pendant une longue période, cela peut alors entraîner une malnutrition sévère et des carences nutritionnelles, ce qui peut modifier son humeur et augmenter son comportement obsessionnel à l’égard de la nourriture.
Une diminution de l’apport alimentaire peut également affecter les hormones régulatrices de l’appétit, comme l’insuline et la leptine. Cela peut entraîner d’autres problèmes de santé tels que la perte de masse osseuse, ainsi que des problèmes de reproduction, de santé mentale et de croissance.
3. Changements d’humeur et d’état émotionnel
Les personnes recevant un diagnostic d’anorexie présentent souvent des symptômes d’autres affections, notamment la dépression, l’anxiété, l’hyperactivité, le perfectionnisme et l’impulsivité.
Ces symptômes peuvent faire en sorte que les personnes anorexiques ne trouvent pas de plaisir dans des activités qui sont habituellement agréables pour les autres.
L’anorexie se caractérise également par une maîtrise extrême de soi. Cette caractéristique se manifeste par une restriction de l’apport alimentaire pour obtenir une perte de poids.
De plus, les personnes atteintes d’anorexie peuvent devenir très sensibles aux critiques, aux échecs ou aux erreurs.
Le déséquilibre de certaines hormones, comme la sérotonine, la dopamine, l’ocytocine, le cortisol et la leptine, peuvent expliquer certains de ces caractéristiques chez les personnes anorexiques.
Puisque les hormones régulent l’humeur, l’appétit, la motivation et le comportement, des niveaux anormaux pourraient alors entraîner sautes d’humeurs, appétit irrégulier, comportement impulsif, anxiété et dépression.
En outre, la réduction de l’apport alimentaire peut entraîner une carence en nutriments dans la régulation de l’humeur.
Ainsi, les sautes d’humeur et les symptômes d’anxiété, de dépression, de perfectionnisme et d’impulsivité sont fréquents chez les personnes atteintes d’anorexie. Ces caractéristiques peuvent être causées par des déséquilibres hormonaux ou des carences en nutriments.
4. Image corporelle déformée
La forme et l’attrait du corps sont des préoccupations cruciales pour les personnes atteintes d’anorexie.
Le concept d’image corporelle implique la perception qu’a une personne sur sa taille et sa forme corporelle, et la façon dont elle se sent par rapport à son corps.
L’anorexie se caractérise par une image corporelle négative et des sentiments négatifs envers le soi-physique.
Lors d’une étude, les participants ont montré des idées fausses sur la forme et l’apparence de leur corps. Ils présentaient également une forte tendance à la minceur.
Une caractéristique classique de l’anorexie est la surestimation de la taille corporelle, ou une personne qui pense être plus grande qu’elle ne l’est réellement.
Une étude a examiné ce concept chez 25 personnes atteintes d’anorexie en leur demande de juger si elles étaient trop grandes pour passer par une ouverture, comme une porte par exemple.
Les personnes atteintes d’anorexie ont surestimé de façon significative leur taille corporelle, comparativement au groupe témoin.
Une autre caractéristique de l’anorexie est la mise en échec répétée du corps. Par exemple : se regarder dans un miroir, vérifier les mesures de son corps, pincer la graisse sur certaines parties de son corps, etc.
Les mises en échec peuvent accroître l’insatisfaction et l’anxiété corporelle et favoriser la restriction alimentaire chez les personnes atteintes d’anorexie.
De plus, des données probantes montrent que les sports qui mettent l’accent sur le poids et l’esthétique peuvent augmenter le risque d’anorexie chez les personnes vulnérables.
5. Exercice excessif
Ceux ou celles qui souffrent d’anorexie, en particulier de type restrictif, font trop souvent d’exercice pour perdre du poids.
En effet, une étude sur 165 participants a montré que 45% des personnes souffrant de troubles de l’alimentation faisaient également de l’exercice en quantité excessive.
Dans ce groupe on a constaté que l’exercice excessif était le plus fréquent chez les personnes souffrant d’anorexie restrictive (80%) et d’anorexie boulimique ou de purge (43%) .
Chez les adolescents souffrant de troubles de l’alimentation, l’exercice excessif semble être plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.
Certaines personnes atteintes d’anorexie éprouvent également un sentiment de culpabilité intense lorsqu’une séance d’entraînement est manquée.
La marche, le fait de se tenir debout ou de se « remuer » plus fréquemment sont d’autres types d’activité physique que l’on observe couramment dans l’anorexie.
L’exercice excessif est souvent associé à des niveaux élevés d’anxiété, de dépression et de personnalités et comportements obsessionnels.
Enfin, il semble qu’un faible taux de leptine chez les personnes atteintes d’anorexie pourrait augmenter l’hyperactivité et l’agitation.
6. Déni de la faim et refus de manger
Des habitudes alimentaires irrégulières et un faible appétit sont des signes importants d’anorexie.
Le type restrictif d’anorexie se caractérise par un déni constant de la faim et un refus de manger.
Un certain nombre de facteurs peuvent contribuer à ce comportement.
Premièrement, les déséquilibres hormonaux peuvent inciter les personnes atteintes d’anorexie à maintenir une peur constante de prendre du poids, ce qui entraîne un refus de manger.
L’œstrogène et l’ocytocine sont deux hormones impliquées dans le contrôle de la peur.
De faibles taux de ces hormones typiques des personnes atteintes d’anorexie peuvent rendre difficile le fait de surmonter la peur constante de la nourriture et de la graisse.
Des irrégularités dans les hormones de la faim et de la plénitude, comme le cortisol et le peptide YY, peuvent contribuer à éviter de manger.
Les personnes atteintes d’anorexie peuvent trouver la perte de poids plus gratifiante que l’alimentation, ce qui peut alors les inciter à continuer de restreindre leur consommation alimentaire.
7. S’engager dans des rituels alimentaires
Les comportements obsessionnels liés à l’alimentation et au poids déclenchent souvent des habitudes alimentaires axées sur le contrôle.
S’engager dans de tels rituels peut soulager l’anxiété, apporter du réconfort et générer un sentiment de contrôle.
Certains des rituels alimentaires les plus courants dans l’anorexie comprennent :
- Manger les aliments dans un certain ordre,
- Manger lentement et excessivement en mâchant,
- Disposer les aliments sur une assiette d’une certaine manière,
- Manger aux mêmes heures tous les jours,
- Couper les aliments en petits morceaux,
- Peser, mesurer et contrôler la taille des portions d’aliments,
- Compter les calories avant de manger l’aliment,
- Ne manger que des repas dans des endroits spécifiques.
Les personnes atteintes d’anorexie peuvent considérer la déviation de ces rituels comme un échec et une perte de maîtrise de soi.
Résumons
L’anorexie peut mener à diverses habitudes alimentaires qui peuvent apporter un sentiment de contrôle et réduire l’anxiété souvent causée par la nourriture.
8. Abus d’alcool ou de drogues
Dans certains cas, l’anorexie peut entraîner la consommation chronique d’alcool, de certains médicaments et de pilules amaigrissantes.
L’alcool peut être utilisé pour supprimer l’appétit et faire face à l’anxiété et au stress.
Les personnes qui se livrent à une frénésie alimentaire sont environ 18 fois plus susceptibles d’abuser de l’alcool et des drogues que les personnes qui limitent leur consommation.
Pour certains, l’abus d’alcool peut également être suivi d’une réduction drastique de la consommation alimentaire pour compenser les calories consommées par la consommation.
L’abus d’autres drogues, y compris les amphétamines, la caféine ou l’éphédrine, est courant dans le type restrictif, car ces substances peuvent supprimer l’appétit, augmenter le métabolisme et favoriser une perte de poids rapide.
La restriction alimentaire et la perte de poids rapide peuvent affecter le cerveau d’une manière qui peut augmenter davantage le désir de prendre des médicaments.
L’abus à long terme d’alcool et d’autres drogues, combiné à une consommation alimentaire réduite, peut causer la malnutrition et déclencher d’autres problèmes de santé.
9. Perte de poids extrême
Une perte de poids excessive est un signe principal d’anorexie. Et c’est aussi l’une des plus préoccupantes.
La gravité de l’anorexie dépend de la mesure dans laquelle une personne supprime son poids. La suppression de poids est la différence entre le poids passé le plus élevé d’une personne et son poids actuel.
Une étude a montré que la suppression du poids avait des liens significatifs avec le poids, les préoccupations corporelles, l’exercice excessif, les restrictions alimentaires et l’utilisation de médicaments de contrôle du poids.
Les lignes directrices pour le diagnostic de l’anorexie considèrent qu’une perte de poids est pertinente si le poids corporel actuel est inférieur de 15 % au poids attendu d’une personne de cet âge et de cette taille, ou si l’indice de masse corporelle (IMC) est de 17,5 ou moins.
Cependant, les changements de poids chez une personne peuvent être difficiles à remarquer et peuvent ne pas être suffisants pour diagnostiquer l’anorexie. Par conséquent, tous les autres signes et symptômes doivent être pris en compte pour prendre une décision précise.
Résumons
Une perte de poids extrême est un signe significatif d’anorexie, par exemple lorsque le poids corporel d’une personne de cet âge et de cette taille est inférieur à 15 % du poids prévu ou lorsque son IMC est inférieur à 17,5.
Les symptômes physiques qui peuvent se développer avec le temps
Les symptômes énumérés ci-dessus peuvent être les premiers et les plus évidents signes d’anorexie.
Chez les personnes souffrant d’anorexie plus grave, les organes du corps peuvent être affectés et déclencher d’autres symptômes, notamment :
- Fatigue et léthargie,
- Formation de caries à la suite de vomissements,
- Peau sèche et jaunâtre,
- Étourdissements,
- Amincissement des os,
- Croissance de poils fins et doux recouvrant le corps,
- Cheveux et ongles cassants,
- Perte musculaire et faiblesse musculaire,
- Hypotension artérielle et pouls faibles,
- Constipation sévère,
- Avoir froid tout le temps en raison d’une baisse de la température interne.
Comme la probabilité d’un rétablissement complet est plus élevée avec un traitement précoce, il est important de demander de l’aide dès que les symptômes se manifestent.
Résumons
La progression de l’anorexie peut causer de nombreux changements et affecter pratiquement tous les organes du corps. Les symptômes peuvent inclure la fatigue, la constipation, la sensation de froid, des cheveux cassants et une peau sèche.
Comment aider une personne de son entourage ?
Apprenez à reconnaître les symptômes des troubles de l’alimentation.
Soyez conscient du fait que les troubles de l’alimentation peuvent être fatals et agissez en conséquence.
Faites preuve de compréhension, de respect et de sollicitude lorsqu’une personne de votre entourage se confie à vous.
Essayez de la convaincre qu’elle a besoin d’aide : l’anorexie est avant tout une maladie psychologique.
Soyez prêt à l’aider en cas de besoin.
Partagez vos propres expériences.
MAIS…
N’agissez pas seul, demandez de l’aide.
Ne tentez pas de résoudre son problème à sa place ; le personne malade doit voir un professionnel qualifié ou un psychologue.
Ne lui faites pas de reproches et ne la ridiculisez pas.
Ne craignez pas de la contrarier, parlez-lui ouvertement.
Ne la rejetez pas et ne l’évitez pas, elle a besoin de vous.
Ne vous laissez pas tromper par ses excuses.
Ce qu’il faut retenir
L’anorexie mentale est un trouble de l’alimentation caractérisé par une perte de poids, une distorsion de l’image corporelle et la pratique de méthodes de perte de poids extrême comme la purge alimentaire et l’exercice compulsif.
Si vous croyez que vous ou un ami ou un membre de votre famille souffrez d’anorexie, sachez qu’il est possible de guérir et qu’une aide est disponible.
Merci d’avoir lu cet article.