La métaphore la plus populaire pour expliquer l’optimisme est la phrase et le concept bien connu du « verre à moitié plein » plutôt que le « verre à moitié vide ». Et, surtout en ce début d’année : l’optimisme pourrait devenir une résolution 2020 !
Les optimistes ont une attitude intrinsèque d’espérer tout le temps et d’envisager la possibilité que de bonnes choses arrivent dans la vie.
Le mot « optimisme » vient du mot latin « optimus », signifiant « le meilleur ».
En psychologie, l’optimisme ou l’optimisme dispositionnel est un ensemble de croyances et de traits qui aident les individus à réfléchir sur les aspects positifs de la vie plutôt que négatifs.
C’est un modèle de personnalité qui fait preuve de résilience et de force personnelle.
L’optimisme, c’est la façon dont nous percevons les choses.
Prenons l’exemple suivant :
Petit bonhomme A et petit bonhomme B sont deux individus du même âge et du même milieu. Tous les deux vivent une séparation conjugale stressante et difficile. Petit bonhomme A est totalement ébranlé, déboussolé, et il ne sait pas comment s’en sortir, il est coincé émotionnellement et ne prévoit pas les bonnes choses qui pourraient l’aider ou lui arriver dans la vie.
A contrario, petit bonhomme B, même s’il ne fait la fête pour autant, essaie d’aller de l’avant, de se concentrer sur sa carrière, il ne veut pas forcément tourner la page, mais essaie de relativiser, même si c’est dur.
De toute évidence, petit bonhomme B parait bien plus optimiste dans ce cas que ne l’est petit bonhomme A, même si les deux vivent des circonstances similaires dans la vie.
L’optimisme est essentiellement un état d’esprit : la façon dont nous façonnons nos pensées et choisissons de nous en occuper décide de la façon dont nous pouvons aborder positivement nos problèmes.
Inciter à l’optimisme, aussi difficile que cela puisse paraître, est l’un des principaux objectifs de la psychothérapie centrée sur la personne contemporaine.
Cet article mettra en lumière certains des meilleurs outils et activités d’optimisme que nous pouvons utiliser pour susciter l’espoir et cultiver une attitude positive en nous-mêmes, chez les gens avec qui nous vivons, fréquentons, ou juste croisons.
Un regard sur la théorie de l’optimisme
La recherche sur la dynamique de l’optimisme fascine depuis longtemps : les psychologues et les professionnels de la santé, en particulier de la santé mentale.
Il existe deux modèles ou approches fondamentaux qui expliquent la personnalité optimiste : le modèle dispositionnel et le modèle explicatif.
Le modèle dispositionnel de l’optimisme
Ce sont les messieurs Charles Carver et Michael Scheier qui ont introduit le terme « d’optimisme dispositionnel ».
Ils ont soutenu que c’est la présence de traits positifs qui augmente les chances que quelque chose de bien nous arrive.
La théorie dispositionnelle de l’optimisme suggère alors que l’optimisme entraîne des conséquences positives dans la vie, et qu’au contraire, le pessimisme entraîne des résultats stressants et une insatisfaction accrue.
Les principes de base de l’optimisme dispositionnelle sont :
-L’optimisme est un trait de caractère intrinsèque ou une disposition de personnalité,
-L’optimisme est directement associé à une réduction de la dépression, de l’anxiété et du stress,
-Les personnes optimistes ont plus de chances d’être en bonne santé, tant sur le plan physique qu’émotionnel,
-L’optimise exige une plus grande résilience et certaines stratégies d’adaptation envers les autres,
-Une attitude positive aide les gens à s’accepter inconditionnellement. Les personnes optimistes sont moins susceptibles de s’engager dans des mécanismes de défense de déni ou d’évitement.
Le modèle explicatif de l’optimisme
Selon la théorie du modèle explicatif, les personnes qui perçoivent l’échec ou les événements stressants de la vie comme des défauts personnels sont pessimistes.
L’optimisme, comme l’explique Martin Seligman -dont nous avons déjà beaucoup parlé dans cet article traitant de la psychologie positive– est la capacité cognitive de comprendre la situation actuelle telle qu’elle est et de travailler à changer les choses en notre faveur.
5 exemples d’utilisation de l’optimisme en thérapie
Il existe de nombreuses preuves du rôle de l’optimisme dans la promotion du bien-être.
La confiance en la psychothérapie se pratique sous différentes formes : communication empathique, activités de groupe, jeux de rôle, jeux de situation, tests objectifs, etc.
Toute condition et situation psychologique appuyant la pensée négative et la détresse peut être le bon choix pour utiliser des interventions optimistes.
Voici quelques exemples ou l’optimisme peut être utilisé comme conjonction psychothérapeutique :
-La dépression majeure qui existe indépendamment ou qui est une aggravation d’un syndrome bipolaire,
-Le blues post-partum, condition souvent vécue par les nouvelles mamans. Bien que les causes de la dépression prénatale puissent être des déséquilibres physiologiques ou hormonaux (comme le baby-blues par exemple), le blues post-partum n’est en rien physiologique,
-Les troubles de stress post-traumatique. En particulier les cas de violence sexuelle ou de violence domestique,
-Le deuil ou la perte d’un proche,
-Les maladies terminales comme un cancer, ou les problèmes connexes comme la perte de cheveux après une chirurgie par exemple.
Des études récentes sur l’effet de l’optimisme sur les victimes de catastrophes naturelles ont révélé que les clients qui recevaient des interventions positives pouvaient mieux faire face à leur situation.
Questions fréquentes
Choisir les bons outils d’optimisme est vital pour obtenir les conséquences souhaitées.
Voici quelques questions courantes que vous pourriez vous poser avant de demander l’aide d’un professionnel, car ces derniers pourraient aussi avoir la possibilité de vous les poser, attention cependant, il s’agit là de questions quelque peu philosophiques :
- Quelle est la relation entre l’espoir et l’optimisme ?
- Peut-on apprendre l’optimisme ?
- Un pessimiste peut-il devenir optimiste ?
- La gratitude est-elle liée à l’optimisme ?
- Comment l’optimisme affecte-t-il notre santé physique ?
- L’optimisme est-il plus utile que la pensée positive ?
- Comment déterminer si nous sommes optimistes ou pessimistes ?
Comment encourager l’optimisme chez les enfants ?
Pendant l’enfance, les déceptions et le désespoir sont fréquents.
Aider les enfants à surmonter les pensées négatives dès leur plus jeune âge peut les aider à devenir des personnes autonomes et pleines d’espoir pour l’avenir.
Dans son livre « Learned Optimism : How to Change Your Mind and Your Life », Martin Seligman mentionne trois avantages à rendre les enfants optimistes :
-Ils risquent d’être en meilleure santé,
-L’optimisme implique une meilleure performance scolaire et extrascolaire,
-Il renforce la résilience et la force pour naviguer dans les moments difficiles.
Afin d’encourager les enfants à mieux penser à eux-mêmes et à leur vie, voici quelques stratégies que les parents, les enseignants ou des conseillers peuvent utiliser :
L’autophonie optimiste
L’autophonie consiste à entendre, et même écouter sa propre voix.
Et l’autoformation positive est un excellent moyen de promouvoir l’optimisme chez les enfants.
Par exemple, les parents peuvent parler de leur journée de travail et inviter les enfants à parler de leur journée à l’école.
Échanger des pensées simples sur ce qu’ils ont aimé aujourd’hui, ce qui les a fait se sentir mal, et discuter de la façon dont ils prévoient tirer le meilleur parti du lendemain peut être un début simple mais puissant pour cultiver la pensée positive chez un enfant.
L’empathie
L’empathie commence par la reconnaissance des sentiments de l’enfant. Les enfants qui se sentent entendus et accueillis à la maison grandissent généralement mieux afin de devenir des individus conscients et empathiques.
Les parents et les enseignants peuvent utiliser des énoncés et phrases simples comme « Je peux comprendre ce que tu ressens » ou « J’aurais ressenti la même chose si j’étais toi » pour montrer un comportement empathique.
Apprendre à faire preuve d’empathie enseigne à l’enfant à comprendre et à accepter, et l’aide à réfléchir de la même façon pendant les périodes stressantes qui pourront potentiellement arriver.
Mettre l’accent sur l’effort plutôt que sur les résultats
Seligman a souligné le rôle de la bonne attitude dans la construction de l’optimisme.
Les penseurs positifs se concentrent toujours davantage sur le processus que sur les résultats. Par exemple, encourager les enfants à participer à des activités sans se soucier de savoir qui gagne et qui perd est un excellent message pour nourrir cette foi.
Les parents qui apprécient les efforts de leurs enfants réussissent à élever des enfants qui croient en eux et ne cessent d’essayer.
Se rappeler de moments heureux
Les pensées négatives peuvent amener un enfant à croire que les mauvais moments ne s’arrêtent jamais.
En tant que parents, soignants ou conseillers, nous pouvons les motiver à se souvenir de leurs expériences passées, ce qui les a d’abord rendus tristes, mais surtout comment ils ont pu les surmonter plus tard.
Poser des questions telles que « Comment tu t’es senti lorsque tu as obtenu un meilleur résultat que tu n’avais pas prévu ? » peut les aider à se replacer dans le contexte et à trouver de l’espoir de l’intérieur.
Changer de perspective
Le passage d’une perspective négative à une perspective positive peut être à la fois la cause et la conséquence de l’optimisme.
Aider les enfants à comprendre qu’il est pratiquement impossible de toujours avoir les choses comme nous le voulons est un pas important pour les rendre perspicaces.
Une fois qu’ils ont appris à gérer leurs attentes et à examiner n’importe quelle question avec un raisonnement rationnel, ils se mettent automatiquement à l’écoute de leur moi optimiste.
Pouvons-nous tester et évaluer l’optimisme ?
L’évaluation de l’optimisme s’est faite sous deux angles principaux :
- La perspective de l’attente qui comporte des tests axés sur les attentes que nous avons de nous-mêmes et de notre avenir,
- La perspective attributive qui a des tests d’optimisme mesurant les habitudes individuelles et les actions qui façonnent leur perception.
Aux États-Unis, il existe des évaluations populaires de l’optimisme qui sont largement utilisées dans le traitement de la santé mentale aujourd’hui, ces dernières sont généralement plus poussées et précises qu’en France. Nous allons faire une petite parenthèse et parlerons des deux perspectives d’interventions optimistes américaines.
2 Tests et questionnaires d’optimisme
Le test de l’optimisme appris
Le « Learned Optimism Test » est une adaptation des travaux de Seligman.
Il s’agit d’un questionnaire d’auto-évaluation comportant 48 questions sur des situations de vie hypothétiques. Chaque question a deux réponses possibles, parmi lesquelles le participant choisit celle qui lui convient le mieux.
Les instructions du test de l’optimisme appris mentionnent qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses et les résultats sont des mesures relatives du degré d’optimisme d’une personne en général.
Vous trouverez ci-dessous un bref aperçu du test. Vous pouvez également trouver la version complète sur le net.
Ce test étant américain, les questions sont alors en anglais, mais ne demandent pas une énorme connaissance de la langue cependant, rassurez-vous.
Et pour les besoins de l’article, nous vous avons traduit les 2/3 questions faisant guise d’extrait de ce dit-questionnaire :
Q : Vous et votre partenaire avez réussi à résoudre une grosse dispute.
Réponse A : C’est parce que vous lui avez pardonné cette fois-ci.
Réponse B : C’est parce que vous êtes indulgent de nature.
Q : Votre partenaire vous surprend avec un joli cadeau.
Réponse A : C’est peut-être parce qu’il/elle vient d’obtenir une augmentation de salaire.
Réponse B : C’est parce que vous lui avais donné quelque chose l’autre jour.
Q : Vous recevez des fleurs d’un(e) admirateur/admiratrice secret(e).
Réponse A : C’est parce que cette personne vous trouve attirant(e).
Réponse B : C’est parce que vous êtes quelqu’un de populaire.
Test d’optimisme
Le test d’optimisme est une courte auto-évaluation en ligne qui donne un score précis du Q.O. (ou Quotient d’optimisme) d’une personne. Le questionnaire contient dix questions sur une échelle de 4 points.
La somme des scores donne une estimation du degré d’optimisme ou de pessimisme de la personne.
Les scores sont interprétés en trois catégories, comme indiqué ci-dessous
0-40 -> Moins optimiste.
40-80 -> Modérément optimiste.
80 et plus -> Très optimiste
Voici un bref extrait du formulaire. Vous pouvez aussi passer le test complet (toujours en anglais) si cela vous amuse, sur le net.
Q : Les tâches ménagères pour vous sont :
Source de bonheur.
Absolument pas stressantes.
Font partie de la vie quotidienne.
Vous ne les faites pas.
Q : Le matin, vous vous réveillez :
Énergique et prêt à démarrer.
Refusant de vous sortir du lit.
Grincheux d’avoir à commencer la journée.
Q : Vos opinions sur votre travail sont :
Le travail est une corvée.
Il y a des emplois meilleurs et pires que les vôtres.
Vous aimez ce que vous faites.
Vous devez bien travailler pour gagner votre vie.
2 activités et exercices
Tirer parti de votre optimiste intérieur
Cette activité se concentre principalement sur la différence entre la pensée positive et la pensée négative.
Les participants à cette pratique s’échangent les rôles, et incarnent à chaque fois leur pessimisme et leur optimisme.
L’administrateur du test pose des questions sur des situations données, et demande à la seconde personne de s’imaginer en train de penser de manière négative, puis positive à ce sujet.
À la fin de la séance, les répondants présentent leurs expériences de pensée positive et négative et évaluent quel modèle de pensée les a aidés à se sentir mieux.
Optimisme réaliste
Le « Realistic Optimism » faisait partie du Umbrella Project, un programme populaire de sensibilisation émotionnelle pour les jeunes enfants à l’école.
Il s’agit d’un ensemble d’activités visant à sensibiliser les jeunes répondants à la pensée positive et à l’optimisme.
Les exercices de ce programme comprennent :
Le partage de précieuses informations sur le sens de l’optimisme et sur les raisons pour lesquelles il est important pour tous.
L’échange d’expériences personnelles de gestion positive d’une situation problématique.
Des visionnages de vidéos expliquant l’optimisme dans la vie réelle avec des mises en situation.
L’aide aux élèves à s’imaginer être réalistement optimistes et à écrire leurs opinions dans un journal.
Des activités de groupe, comme des jeux de rôle avec l’optimisme comme élément clé.
Ce qu’il faut retenir
Adopter l’optimisme chaque jour ne nous met pas à l’abri du stress et des soucis, c’est certain. Mais l’optimisme nous apprend à voir ce qui ne va pas et nous aide à percevoir comment corriger certaines situations.
En allant même plus loin, nous pourrions dire que l’optimisme crée le positif : on crée toujours ce que l’on croit ! Alors, expérimentons cette théorie pour la nouvelle année 2020 !
En tant qu’intervention psychologique positive, l’optimisme aide en partie à développer la résilience, nous enseigne l’acceptation radicale et nous motive sous forme d’espoir à continuer.
Soyons positifs !
Merci d’avoir lu cet article.